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Cultiver des espèces en y associant des plantes compagnes

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Quels effets sur les bioagresseurs ? Où en sont les connaissances aujourd'hui ?

Les cultures associées présentent des atouts pour répondre aux enjeux environnementaux et économiques auxquels l'agriculture fait face. Cette pratique peut notamment contribuer à réguler certains bioagresseurs (ennemis des cultures) et à limiter les intrants. Cependant, la pratique se développe généralement peu en dehors de l’agriculture biologique. Cette faible adoption peut s’expliquer par un manque de connaissances quant à l’effet des associations sur les bioagresseurs, aux aspects techniques de leur conduite (techniques de semis, de désherbage, de récolte...), à la disponibilité en matériel adapté et aux possibilités de débouchés...

Des travaux ont déjà été menés. Par exemple, différents essais, menés notamment par Terres Inovia et des Chambres d’agriculture, ont montré que l’association du colza à des légumineuses à l’automne, permettait une réduction des dégâts de grosses altises et charançons du bourgeon terminal.

 

Enseignements de deux projets récents, conduits entre 2020 et 2023


-    ICIBA a étudié les associations à base de blé et de légumineuses et leurs effets sur la régulation des pucerons des céréales et des cicadelles, vecteurs de la jaunisse nanisante de l'orge (JNO) et de la maladie des pieds chétifs en région Centre Val de Loire.

Les cultures associées ont permis de limiter les vols de pucerons à l’automne et ont également favorisé certains auxiliaires tels que les punaises Anthocoridae ou les carabes. Cependant, bien que les essais semblent montrer une plus forte présence de JNO sur les bandes de blé pur par rapport au blé associé, les données sont insuffisantes pour conclure statistiquement.

-    W-Solent a étudié les associations à base de lentille et leurs effets dans la régulation des adventices en régions Pays de la Loire et Bretagne. 

Il en ressort que les modalités les plus efficaces pour limiter la croissance des adventices sont celles associant l’orge à 20 kg/ha et l’avoine à 25 kg/ha, qui permettent dans 60 à 85% des essais de limiter la biomasse des adventices par rapport au témoin. En revanche, les associations avec de la cameline et du lin, de la moutarde (4 kg/ha) ou du blé tendre (25 kg/ha) ont plutôt eu tendance à augmenter la biomasse des adventices par rapport à la modalité en pure.

Comme toutes les techniques alternatives aux phytosanitaires, l’association de cultures présente une efficacité très dépendante du contexte géographique et climatique. Les réponses produites par ces deux projets, si elles dessinent des tendances, demandent à être renforcées. W-Solent conclut qu’il s’agirait de trouver des densités optimales de semis pour à la fois contrôler les adventices et limiter le risque de verse de la lentille sans pénaliser le rendement. Les projets ont également mis en avant qu’il fallait travailler sur d’autres points techniques comme la recherche de stratégies de désherbage adaptées, la gestion de la concurrence des plantes compagnes qui peut occasionner des pertes sur la culture de rente, les critères pour faciliter le tri et pouvoir valoriser une double récolte. 

Une enquête pour cerner les besoins
En tant que producteur de cultures associées, vous avez de la connaissance experte qui peut être valorisée. En tant que conseiller de terrain, vous avez probablement conduit des essais, mené des tests, produit des fiches techniques qui mériteraient d’être portés à connaissance. Valoriser ces connaissances et références est l’objectif du projet ASSOPROTECT*, débuté en janvier 2024.  
Dans le cadre de ce projet, nous avons conçu deux enquêtes, l’une à destination des agriculteurs l’autre aux conseillers. Aidez-nous à cerner vos besoins en connaissances sur les associations de cultures en scannant le QR code ci-dessous. Que vous produisiez ou conseilliez des cultures associées ou non, nous vous invitons à y répondre avant le 30 avril.

Cela vous prendra environ 20 minutes.  Une synthèse des réponses des deux enquêtes sera produite et transmise aux personnes qui nous laisseront leur contact en fin de questionnaire. Nous remercions d’avance tous ceux qui voudront bien consacrer un peu de leur temps à cette enquête.
 

Le questionnaire destiné aux agriculteurs

Le questionnaire destiné aux conseillers

 

*ASSOPROTECT, est conduit par les Chambres régionales d’agriculture de Nouvelle-Aquitaine, du Centre-Val de Loire, des Pays de la Loire et de Bretagne, les Chambres départementales de la Dordogne, de la Charente-Maritime, des Deux Sèvres, des Pyrénées Atlantiques, de la Haute-Vienne, de l’Indre, de l’Eure-et-Loir et du Jura ainsi que la FDGEDA du Cher sur les années 2024 et 2025.