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Rencontre technique sur le Désherbage mécanique du cavaillon : « une pratique à développer »

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Une 30aine de personnes s’est donnée rendez-vous le vendredi 4 novembre sur l’exploitation viticole de Jérôme CHASSERIAUD à Saintes pour faire le point sur le désherbage mécanique du cavaillon.

La viticulture charentaise est confrontée à de nombreux enjeux : concilier la production, respecter l’environnement et préserver la qualité de l’eau. Ainsi, de multiples leviers techniques existent pour réduire la dépendance aux produits phytosanitaire : l’entretien mécanique du cavaillon en est un.

Au cours de cet évènement, animée par la Chambre interdépartementale d’agriculture de la Charente-Maritime et des Deux-Sèvres (CIA 1779),  Jérôme FAURIOT, conseiller agro-environnement et responsable des actions Eau qualité en compagnie de Marine DUGUE, conseillère agronomie et eau ont précisé tout l’intérêt de promouvoir la pratique du désherbage mécanique du rang dans un contexte de reconquête de la qualité de l’eau.

Le désherbage mécanique du rang présente ainsi de nombreux avantages :

  • Sur le plan environnemental : amélioration de la qualité de l’eau par moins de produits appliqués, amélioration de la qualité de l’air (moins de dérive)
  • Sur le plan agronomique : gestion des adventices résistantes, enfouissement de la MO, meilleure infiltration de l’eau, meilleure enracinement sur jeunes plants
  • Sur le plan social : meilleure relation de voisinage

Malgré ces nombreux attraits, quelques points sont à surveiller : augmentation du temps de travail à l’ha, consommation accrue de carburant, charge de mécanisation et incidence potentielle sur la microfaune du sol.

Un programme régional Re-Sources comme socle de la journée

Eau 17 en la présence de Maïder BARREIX, animatrice Re-Sources a co-présenté avec Mélina CALVY, animatrice du bassin versant du Né (pour le compte de l’EPTB Charente) la situation de la qualité de l’eau sur les deux bassins concernés par cette journée :

  • Bassin versant de l’Arnoult et Lucérat (eaux souterraines)
  • Bassin d’alimentation de captages de Coulonges et St Hippolyte (eaux superficielles)

Les animatrices ont rappelé les niveaux de pollutions des nappes sur ces deux territoires, tant sur le volet des Nitrates que sur celui des Pesticides. Ainsi, ces deux bassins, intégrés dans le programme régional Re-Sources, présentent des ambitions partagées suivantes à l’échelle départementale :

  • Développer les certifications environnementales et le BIO
  • Viser le 0 herbicide en vignes
  • Viser 100% de couverture en période à risques
  • Augmenter les surfaces en BNI (Bas niveau d’intrants)
  • Améliorer la gestion des intrants
  • Augmenter les surfaces en herbe
  • Développer les Infrastructures agro-écologiques

Ainsi, l’action portée par la CIA 17-79 s’inscrit sur l’ambition partagée de viser le 0 herbicide en vigne.

Une règlementation accrue qui amène une réflexion sur le mécanique

L’exploitant hôte dispose d’un Interceps qu’il utilise sur les vignes (préférentiellement sur les jeunes plantations) pour maitriser les adventices présentes. Il développe le plus souvent des stratégies mixtes (chimique et mécanique) pour disposer d’une efficacité accrue. Le développement du désherbage mécanique du cavaillon est également à combiner avec un durcissement de la réglementation sur l’usage du Glyphosate sur la vigne. Depuis fin 2021, son usage est interdit sur l’interang et fortement contraint (un seul passage avec un grammage ha limité) sur le rang. Malgré tout, la situation pédo-climatique et l’organisation de la charge de travail sur la campagne ne permet pas toujours une valorisation du désherbage mécanique sur son exploitation.

L’interceps, zoom sur un outil polyvalent…

Ce matériel de désherbage mécanique est couramment utilisé dans les exploitations viticoles charentaises. Néanmoins, d’autres types d’outils existent. Lors de cette journée technique, Fabien TESSIER, conseiller machinisme CIA 1779, a présenté les grandes familles (principe, caractéristiques techniques et points forts-points faibles) tout en rappelant quelques fondamentaux :

  • Les décavaillonneuses
  • Les outils rotatifs (animés ou non)
  • Les outils à lames
  • Les outils de tonte
  • Les disques

Malgré tout, le conseiller insiste sur les principales conditions de réussite à conserver en tête :

  • Avoir une bonne connaissance de la nature du sol
  • Réaliser une stratégie d’intervention
  • Coupler si possible les outils (avant et arrière)
  • Maintenir en état de fonctionnement son matériel
  • Faire un état des lieux de son vignoble

De plus, lors de cette rencontre, 3 Interceps étaient à disposition, sur le même site, des intervenants et du public pour appréhender les différents équipements spécifiques et échanger sur l’utilisation et les réglages de chaque utilisateur. Etaient rassemblés, les matériels suivants :

  • Interceps  ARRIZZA, avec des disques animés (appartenant à M. CHASSERIAUD J.)
  • Interceps ORIZZONTI, avec des lames (appartenant à l’exploitation du lycée agricole G. DESCLAUDE)
  • Interceps FERRAND, avec des disques émotteurs (appartenant à M. GOURBIL L.)

Les échanges ont été nombreux et les retours d’expériences intéressants pour les participants. Les conditions climatiques dans les 48 heures antérieures à l’évènement n’ont pas permis la démonstration de ces outils dans le vignoble hôte.

D'autres éléments ont été évoqués dans la journée avec notamment un point d’actualité sur les dispositifs d’aides agro-environnementaux tels que le PCAE-PVE, les MAEc Eau et la CEC-HVE et un rappel de l’intérêt des messages techniques types BSV et Vitiflash pour optimiser la conduite du vignoble.

Pôles Eau qualité / Machinisme CIA 1779
Contacts :
Jérôme FAURIOT - 06 48 37 83 96
Fabien TESSIER - 06 89 10 19 45