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Entre gel et sècheresse, le moral des agriculteurs à rude épreuve !

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L’épisode de gel, qui vient de se produire, a marqué les esprits par son intensité, sa soudaineté et sa durée. Ce sont évidemment les cultures les plus avancées qui ont subi les dégâts les plus graves au premier rang desquels il faut parler des arbres à pépins, pommiers et poiriers.

Les dégâts sont visibles pour une partie avec la perte de fleurs, souvent sur l’extérieur du bouton floral, en pleine éclosion mais il pourrait y avoir une incidence plus sournoise avec une incidence sur la rugosité des fruits (fruits « frippés ») et donc un possible déclassement commercial en raison du calibre et de l’aspect des fruits. Reste que les boutons floraux sur les rameaux de 1 an sont plus tardifs et peuvent fructifier en donnant là aussi des fruits même s’ils sont souvent de calibre inférieur.

Les dégâts sur les vignes : Val de Loire, Région du Thouarsais : dégâts importants sur différentes zones de nos deux départements 17 et 79. Les vignobles du Cognac et des vins de Pays ont vu leurs cépages très précoces, très touchés. Il est pour le moment, trop tôt pour chiffrer les pertes économiques.

Pour ce qui est des grandes cultures, le colza a subi des dégâts également et potentiellement importants sans que l’on puisse aujourd’hui mesurer les conséquences exactes. Les hampes florales sont parfois dégarnies de siliques sur le 1/3 ou la moitié supérieure, traduisant des coulures de fleurs… Et à des températures basses, les insectes pollinisateurs ont eu du mal a effectuer correctement leur travail. L’incidence est différente suivant la précocité des variétés et la configuration topographique, les fonds accumulant les températures négatives surtout lorsqu’il n’y a pas de vent.  Les céréales semblent moins touchées –surtout le blé tendre et le blé dur- sauf peut-être les orges d’hiver qui démarrent plus vite au printemps. Les dégâts se traduisent par des avortements de fleurs autogames au stade meïose et se traduire par un manque de grains dans les épis. Mais nous ne verrons l’étendue des dégâts que lorsque toutes les céréales auront épié.

Le rôle de la topographie des lieux, la présence de bois etc… modifient de façon significative l’incidence du gel et de ses dégâts. On note également un gradient de dégâts croissant entre l’Ouest et l’Est avec l’influence tampon de l’Océan. En Charente maritime, il a fait plus froid au Sud qu’au Nord. Après un épisode de pluie intense les cultures de printemps n’ont pratiquement pas eu de pluie. Les tournesols et les maïs se sèment dans des terrains très secs en surface avec des températures qui sont élevées pour atteindre en fin de semaine 20 à 25 °C.

En Deux-Sèvres, les récoltes d’herbe se font tout de même dans des conditions assez correctes avec des rendements très faibles… Les pâtures ne poussent pas : à cause du manque de température, de vent… et de la sècheresse.

Le monde agricole est inquiet par cette sécheresse précoce… Ces dérèglements climatiques auront de réelles conséquences sur les productions au sens large et sur l’ensemble des filières.

A peine le dos tourné des nuits blanches… de froid et de fatigue pour les agriculteurs, que se profile maintenant une période de sécheresse printanière, elle aussi exceptionnelle.

Depuis quelques années le vent a tourné (et pas qu’au sens figuré…) avec des vents dominants orientés au Nord ou au Sud-Ouest, limitant l’influence des vents d’Ouest chargés d’humidité. Il fait plus chaud en hiver et en été et potentiellement plus froid au printemps notamment sur des cultures plus avancées sur le plan physiologique. Gel et sécheresse s’associent pour infliger une double peine. Malheureusement l’exceptionnel ne l’est que de moins en moins.

Nos conseillers se tiennent à votre disposition pour vous aider dans la réflexion sur les conduites à tenir.

Contact : Bertrand SOVICHE